- amoindrissant
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⇒AMOINDRISSANT, ANTE, part. prés. et adj.I.— Part. prés. de amoindrir.II.— Emploi adj. Qui amoindrit, en avilissant ou en affaiblissant :• 1. Mme de Cambremer ne put me voir d'abord, car j'étais dans une baie latérale avec M. de Charlus, lequel me disait avoir appris par Morel que son père avait été « intendant » dans ma famille, et qu'il comptait suffisamment, lui Charlus, sur mon intelligence et ma magnanimité (terme commun à lui et à Swann) pour me refuser l'ignoble et mesquin plaisir que de vulgaires petits imbéciles (j'étais prévenu) ne manqueraient pas, à ma place, de prendre en révélant à nos hôtes des détails que ceux-ci pourraient croire amoindrissants.M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Sodome et Gomorrhe, 1922, pp. 914-915.• 2. Dès lors que les mutations sont presque toujours des variations défavorables, amoindrissantes, elles doivent à la longue, non pas améliorer mais avilir le patrimoine germinal d'une espèce comme la nôtre qui, par son statut de civilisation, échappe aux rigueurs de la sélection naturelle.J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 189.Prononc. — Seule transcription ds LITTRÉ : a-moin-dri-san, san-t'.STAT. — Fréq. abs. litt. :11.amoindrissant, ante [amwɛ̃dʀisɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. D. i. (attesté XXe); p. prés. de amoindrir.❖♦ Qui amoindrit, affaiblit ou dévalorise. || « Des détails (qu'ils) pourraient croire amoindrissants » (Proust).0 Combien de fois, après la parution d'un livre de Simenon, mes collègues ne m'ont-ils pas, l'air goguenard, regardé entrer dans mon bureau !Je lisais dans leurs yeux qu'ils pensaient :« Tiens ! Voilà Dieu le Père ! »C'est pourquoi je tiens tant à ce mot de fonctionnaire, que d'autres jugent amoindrissant.G. Simenon, les Mémoires de Maigret, p. 172.
Encyclopédie Universelle. 2012.